Première partie : de la Préhistoire à la Dynastie Mérovingienne.
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  • De 5.000 à 1.000 avant J.C.


  • De 900 à 450 avant J.C.


  • La Tène


  • De 100 à 44 avant J.C.


  • An 1


  • Le réseau routier romain.


  • La Ferme Hurtebise.


  • Le IIIème siècle.


  • Le IVème siècle.


  • Les Mérovingiens.


  • Le Vase de Soisson.


  • Haut de page.


  • De 5.000 à 1.000 avant J.C.

    Les kymris du Pont-Euxin, ancêtres des gaulois, ne résistant pas à la pression de peuples barbares issus d'Asie septentrionale se virent refoulés vers les sources du Danube, puis contournant la forêt noire se dirigèrent vers le Rhin.
    Alors qu'une partie de ceux-ci parvinrent à le traverser et envahirent la Gaule, une autre partie, les Belges, s'établirent entre le Rhin et le Weser. La majorité des peuples de la Gaule était Celte (de Keletos: rapide) d'origine. Ces barbares qui s'étaient emparés d'un grand nombre de provinces donnèrent leur nom aux pays qu'ils avaient conquis; on parlait alors de la Celtique plutôt que de la Gaule.
    Ce sont eux que les romains appelèrent Gaulois, "nation guerrière et féroce, toujours prête à combattre, mais cependant d'un caractère simple et sans malice" (Strabon)  -pour plus de détails voir le site Strabon,chapitre IV)
    (Bibl. n°5)

    Aux environs de la carrière actuelle ont été trouvés quelques silex et microlithes de la période de la pierre ainsi qu'une hachette polie à adapter dans du bois de cerf. (Bibl. n°5, p.8 & 7)

    fragment de hache fragment de hache

    Fragments de petite hache polie remaniée en grattoir et grande lame appointée à bords abattus - grattoir double, trouvés près de l'Abbaye de la Thure, au sud du " Trou des fées " par G. et J. Poncelet en 1968. D'autres fragments avaient été trouvés par C. Poncelet au cours des fouilles dans la nécropole gallo-romaine de la Thure entre 1963 et 1967.

    De 900 à 450 avant J.C.

    Le premier âge du fer touche la Gaule par l'extension par les Celtes de la Civilisation de Hallstatt du nom du site danubien qui en est caractéristique (de -900 à -450) et dans lequel fut découverte une vaste nécropole (993 sépultures) contenant de très nombreux objets prouvant que cette région jouissait d'une civilisation très évoluée à l'âge du bronze. De cette époque date la naissance du Royaume de Rome en -752 ou -753 avant J.C.
    Des fragments et tessons de céramiques de la période B et C de Hallstatt (population aux Champs d'urnes) ont été découverts à proximité de la nécropole gallo-romaine de la Thure sur le territoire de Solre-sur-Sambre.(1972) (Bibl. n°5, p.7 & 19)

    fragment de poterie fragment de poterie

    A gauche, deux fragments de la partie supérieure d'un vase à bord crénelé et décor en bâtonnet sur l'épaule. A droite, bord de vase crénelé et orné d'impressions au doigt et à l'ongle sur le col.

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    La Tène

    La civilisation qui fait suite à celle de Hallstatt est appelée civilisation de "La Tène" , du nom d'un site archéologique suisse situé près de Neuchâtel et dans lequel on a trouvé en 1881 les premières tombes contenant des chars à 2 roues: à cette époque, les Celtes (Gaulois) descendent la vallée du Rhône, refoulent les Ligures dans les Pyrénées avant de fusionner avec eux, donnant une civilisation celto-ligure qui atteint le Portugal.

    A la suite de la découverte d'une urne funéraire, enchâssée dans les racines d'un arbre renversé par l'ouragan qui ravagea le bois de Solre le 12 mars 1876, M. Gérard, secrétaire communal de Bersillies l'Abbaye, en avisa M. Alfred Jennepin, de Cousolre. Celui-ci entreprit alors des fouilles plus systématiques de cet endroit et découvrit de nombreux objets appartenant à une tombe gallo-romaine et notamment un très beau collier de bronze. A 300 mètres de ce tumulus, il en découvrit un autre qui, à l'analyse, s'est avéré être une tombe gauloise contenant notamment un tranchant de hache, deux couteaux, un marteau et un fragment de silex.(Bibl. n° 21, p.28,32)

    fragment de collier

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    De l'ère celtique (protohistorique) date cette garniture de bronze découverte par M. Gérard et A. Jennepin dans le Bois de Solre, sous tumulus, après l'ouragan du 12 mars 1876. Il s'agit d'un fragment de chaînette formée de 2 pièces en bronze de forme elliptique de 67 mm de long, réunies par un anneau et décorées de lignes tracées en creux et de grossiers émaux champlevés de couleur rouge, conservé au Musée du cinquantenaire.(Bibl. n° 5, p.12)

    Alfred Jennepin (1836 - 1914) nous rapporte également en 1901 qu'en jouant à faire rouler des pierres le long de la paroi rocheuse du chemin de la forge sur le territoire de Cousolre à 200 mètres du poste frontière de Bersillies-l'Abbaye, des enfants découvrent un objet qui à l'analyse s'avère être une hachette celtique coulée dans un moule. La cavité destinée au manche se termine par une saillie d'arrêt en demi-cercle.(Bibl. n° 22, p.64)

    Vers 400 avant J.C. les tribus belges qui étaient installées sur les bords du Rhin font irruption dans la Gaule, s'installent entre ce fleuve et la Seine et donnent à leur nouveau pays le nom de Belgica.
    Les peuplades formant cette première Belgique sont du NE au SO : les Ménapiens, les Éburons, les Aduatiques et les Nerviens. Les Morins occupent le littoral au nord de l'Yser. Les Nerviens sont en Wallonie et plus particulièrement dans le Hainaut français et belge.

    De 100 à 44 avant J.C.

    Jules César

    Caius Julius César (-100 au 15 mars 44 av. J.C), gouverneur en Espagne en 69 av. J.C, consul en -60, entreprit la conquête de la Gaule de -57 à -52 et raconta son odyssée dans une collection de 8 livres intitulée "De Bello Gallico".
    En mai 57 av. J.C. les peuples de la Belgique forment une ligue contre l'envahisseur romain mais ne peuvent résister à la pression de ses légions. Ils sont battus à Noviodonum sur la rivière Aisne. Après cette victoire, César dut affronter les Nerviens, les Atrébates et les Véromandiens coalisés sous la conduite de Boduognat sur les rives de la Sabis (La Sambre pour certains, la Selle pour d'autres). Dans ses mémoires il souligna le courage des belges en ces termes :

    "De tous les peuples de la Gaule, les Belges sont les plus braves, parce qu'ils sont les plus éloignés de la province romaine et de la civilisation… et parmi eux, les Nerviens sont les plus belliqueux".

    La campagne contre ceux-ci fut en effet très meurtrière et se déroula, selon certains historiens aux alentours de Maubeuge, selon d'autres sur la Selle, affluent de l'Escaut dans le cambrésis, dans un site décrit par César :

    "Ils choisirent pour asseoir leur camp une montagne en pente douce et facile qui regardait la Sambre, en face d'une autre au-delà, située à quelque deux cents pas de distance et tout à fait semblable à la première, excepté qu'elle était moins élevée et dégarnie jusqu'au sommet couvert d'arbres touffus dans lesquels se trouvaient cachés les ennemis.
    Lorsque les ennemis, qui jusque là s'étaient tenus cachés dans les bois, aperçurent nos premiers bagages, ils s'élancèrent tout à coup avec toutes leurs forces et tombèrent sur nos cavaliers; ils les refoulèrent sans peine, les rompirent et coururent vers le fleuve avec une telle vitesse qu'on les vit presqu'au même moment, dans les bois, au milieu du fleuve et tout près de nous. Ils montèrent la colline avec la même rapidité et attaquèrent notre camp. Tout cela se fit si vite et l'ennemi se portait avec tant d'ardeur à l'attaque que le temps nous manqua non seulement pour revêtir les insignes, mais même pour mettre les casques et débarrasser les boucliers de leurs enveloppes…
    Les légions disséminées ça et là combattaient chacune isolément et, comme ces haies épaisses dont nous avons parlé nous empêchaient de voir au loin (voir ci-dessous), il était impossible de placer les réserves là où elles étaient nécessaires, de pourvoir à tout sur toute l'étendue du champ de bataille et un seul homme ne pouvait donner tous les ordres.
    Du haut des monceaux de cadavres, ceux que la mort avait épargnés nous lançaient leurs traits et nous renvoyaient ceux qu'ils avaient reçus comme s'ils eussent été placés sur une butte de terre, et l'on n'avait point à s'étonner que des hommes doués d'une telle bravoure eussent osé traverser une rivière très large, escalader des berges escarpées, combattre sur le terrain le plus désavantageux, car la grandeur de leur courage leur avait rendu faciles des choses très difficiles en elles-mêmes."

    Quel éloge d'un tel stratège qui, il y plus de deux mille ans, décrivait en détail les saules têtards et les haies arbustives de notre région!

    "Ils ont coutume d'étêter et de courber de jeunes arbres, d'entrelacer leurs branches en y mêlant des ronces et des épines. Ces espèces de haies, semblables à des murs, formaient un retranchement au travers duquel il était impossible de passer, mais même de voir."

    deux paysans entrelaçant les haies La photographie ci contre, prise au vingtième siècle, illustre bien la pérennité de cette technique assez répandue en Avesnois.

    Cette célèbre bataille fit plus de 60.000 victimes parmi les Nerviens (300.000 selon César qui avait avantage à exagérer le nombre pour des raisons de prestige politique). Malgré d'héroïques efforts et une résistance désespérée, la Gaule fut vaincue et le Nord devint une province romaine sous le nom de Belgica Secunda.
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    En -54, Ambiorix et ses Eburons (de la région de Liège) se révoltent et battent les romains à Aduatuca (Tongres). Après avoir subi un échec à Gergovie en Auvergne en juin -52, les légions romaines forcèrent Vercingétorix à capituler à la bataille d'Alésia en septembre -52, après un siège interminable. En fait, cette capitulation eut pour conséquence la soumission de la Gaule tout entière à l'empire romain et aussi la fin de sa période préhistorique. Captif, Vercingétorix fut égorgé sept ans plus tard à Rome.


    Les gaulois, décrits par César, étaient un peuple rendu barbare par ses superstitions. Dans tous les grands dangers, ils immolaient des hommes par le ministère de leurs prêtres, croyant que la colère des dieux ne pouvait être apaisée que par le sang humain et qu'il fallait la vie d'un homme pour en racheter un autre. Ils sacrifiaient aussi les prisonniers ennemis après la victoire et avaient coutume de pendre aux portes des maisons leur tête et leurs entrailles ensanglantées. Ils étaient si intrépides qu'ils ne fuyaient point devant les flots de la mer quand ils étaient surpris par la marée et ne sortaient pas d'une maison prête à tomber ou que le feu allait réduire en cendres. Ils étaient divisés en plusieurs peuples qui formaient autant d'états particuliers et indépendants. On en comptait soixante-quatre qui avaient chacun une ville considérable, ou cité. Chaque cité prenait sous sa domination d'autres petits peuples appelés "pagi" ou cantons conduits par leurs propres chefs. Ces chefs jouissaient d'une autorité souveraine qu'ils perdaient s'ils ne garantissaient point leurs sujets de l'oppression des plus puissants.
    Leur société formait trois corps : les druides, les nobles et le peuple.

    Les habitants de toute la contrée du Nord étaient des idolâtres: on voit encore à Gozée, à Bellignies, à Solre-le-château, à Sars-Poteries des dolmens et des menhirs, gigantesques pierres de granit sur lesquelles les druides et les prêtres sacrificateurs immolaient leurs victimes humaines ou animales en l'honneur du Soleil et de la Nature.

    En l’an 45 avant J.C., César réforme le calendrier en donnant son nom " Julius " au mois de juillet. La première année julienne date de cette année où il se proclame dictateur à vie. Le 15 mars de l’année suivante, il meurt dans le sénat, assassiné par un complot dans lequel il reconnaît son fils Brutus, en prononçant les paroles désormais célèbres : " Tu quoque, fili mi "
    Son successeur, Octave, poursuivra les comploteurs hors de Rome et leur livrera en 42 une bataille dans la ville de Philippe. Battus, Cassius et Brutus se donneront la mort après leur défaite.
    La romanisation de la Gaule s'accentue et en 25 avant J.C. les opérations romaines s'orientent davantage vers la défense du Rhin contre les Germains. En 12 avant J.C., Drusus, gouverneur de la Gaule et beau-fils d'Auguste, fonde à Lyon "l'autel des trois Gaules" : l'Aquitaine, la Lyonnaise et la Belgique. Cette ville devint ainsi la première capitale de la Gaule.

    An 1

    Nativité L'an 0 n'existant pas, il faut passer de l'an -1 à l'an 1 au moment de la naissance de Jésus-Christ l'araméen, à Bethléem en Cisjordanie. Cet événement, survenu entre les invasions romaines et celles des francs devait changer la face du monde.
    En effet, dès la fin du premier siècle, au moment où l'empire romain se rendait maître de l'Europe, un autre empire se développe à partir de Rome, sous la conduite de saint Pierre, premier vicaire de Jésus-Christ et premier Pape de la chrétienté. ((Bibl. n°30, T.I, page 14)


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    Le réseau routier de l’époque romaine.

    Les premiers siècles de notre ère voient le développement de la Gaule sous l'influence de la Pax romana, la consolidation des places fortes sur le Rhin et, par voie de conséquence, la construction de nombreux axes routiers de communications. Vers les années 50 après J.C. se développe un important réseau routier centré sur la ville de Bavai (Bagacum), métropole judiciaire et administrative, siège d'une curie, place militaire et centre de ravitaillement des légions romaines.

    Bavai

    Elle constituait un nœud de 7 chaussées conduisant à Utrecht, Boulogne, Cambrai, Soissons, Reims, Trèves et Cologne. Mais la ville reste très vulnérable, peu protégée par sa situation et son architecture, ravagée et brûlée au IIIe siècle, Bavai ne retrouva jamais son antique lustre.

    Cependant de petits centres naissent à certains carrefours importants que sont les villes d'Arlon, Virton, Tournai, Maestricht et Tongres qui devient une cité garnie de rues disposées en damier autour de maisons construites en bois.
    Dans notre région, les passages à gué des rivières deviennent de petits centres obligés (notamment Solre-sur-Sambre) et conditionnent la géographie du pays. La situation frontalière de Fontaine-Valmont (entre deux chaussées venant de Bavai) marquera le développement du site sacré et administratif des "Castellains". (Bibl. n°13, p. 1-2 & n° 13, vol 71,74)

    Placés en dérivation de la chaussée romaine, des "diverticulum" ou chemins de grandes communications, reliaient des colonies éparses aux centres importants. Ainsi, le diverticulum de Chimay à la voie romaine Bavai-Trèves reliait l'important centre métallurgique de Chimay à la capitale gallo-romaine. Le long de cette voie on peut trouver plusieurs sites de villas et d'hôtelleries romaines. (Bibl. n° 22)

    . Le commerce se développe et Pline l'ancien (23-79), mort dans l'éruption du Vésuve, raconte dans son Histoire Naturelle en 37 livres comment nos aïeux conduisaient, à pied, des troupeaux d'oies jusqu'à Rome. (Livre X, chap.22). Il faut signaler ici la découverte récente d'un site romain sur le territoire de Solre-sur-Sambre à la limite de La Buissière.

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    La Ferme de Hurtebise.

    La ferme ou cense de Hurtebise située sur le territoire de Bousignies-sur-roc aux confins des communes de Hantes-Wihéries et Montignies-Saint-Christophe, était placée le long de la chaussée romaine de Bavai à Trèves, et au point de jonction de l’ancien chemin de Mons à cet important axe routier. Il est probable que l’origine de cette ferme soit très ancienne, antérieure à Cousolre. Elle fut vraisemblablement une hôtellerie ou station romaine, comme il s’en trouvait le long des chaussées. Ce n’est que plus tardivement qu’elle fut transformée en exploitation rurale. Faisant partie du domaine de Walbert IV, elle fut, avec le village de Coursolre de l'époque, donnée par héritage, après sa mort survenue en 642, au chapitre de Maubeuge. A. Jennepin rapporte qu'il est fait mention de la "Cense d'Hurtebise" dans les archives du Chapitre à partir de 1128 et qu'en 1500 un mémoire consacré à l'histoire du Chapitre signale que "cette terre est de la primitive fondation du Chapitre" datant des années 660-670.(Bibl. n° 22, p. 44)

    . L’Occident reste fragile et démantelé. La pression des Francs est de plus en plus forte. Le développement de l'église chrétienne est très lent et se fait à partir de Lyon. L’organisation administrative du pays et la sécurité relative des frontières font de notre pays pendant deux siècles un des plus prospères du monde romain. Il faut souligner également la facilité avec laquelle les belges assimilèrent la langue latine. La Nervie fournit en effet à cette époque quelques milliers de recrues aux légions romaines et les richesses en fer de notre sol facilitent l’éclosion de très nombreuses forges. Le travail du fer, la production du charbon de bois, quelques industries domestiques, la vie des champs et surtout l’élevage, caractérisaient notre pays à cette époque.(Bibl. n° 17)

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    IIIème siècle

    Au début du IIIème siècle, Saint Quentin et Saint Firmin, apôtres du Vermandois et du pays d'Amiens, faisaient de fréquentes apparitions dans la Nervie. Mais en 202 les Chrétiens sont persécutés pour la cinquième fois : St Irénée, évêque de Lyon, et 17.000 habitants de cette ville ont la tête tranchée. Leur sang rougit les eaux de la Saône qui en prend son nom : la rivière Arar devient Sangona (Saône).
    La première migration des Francs eut lieu en 275-276 et fut repoussée par Aurélien, tribun et commandant à Mayence. Protégée par la forêt charbonnière, " saltus carbonaris ", la Nervie fut au début en marge de cette tourmente.
    En 277, l’empereur Marcus Aurélius Probus vient dans les Gaules et fait replanter la vigne dans la région de Lyon, puis dans toute la Gaule, y compris le Nord. Les vignobles avaient en effet été détruits et interdits deux siècles plus tôt par Domitien qui avait considéré cette industrie comme une source d’appauvrissement des mœurs. La ferme du Vigneux, au nord de Cousolre, a été construite sur les ruines d'une villa romaine. Elle fit l'objet d'une tentative d'implantation d'un vignoble. On y découvrit en 1877 un trésor composé de pièces romaines en bronze et en argent, datant des années 238 à 258 après J.C. (Bibl. n° 22)

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    IVème siècle

    L'empereur Constantin se convertit au christianisme et publie en 313 après J.C. l'Edit de Milan qui accorde, en instaurant la liberté de culte, la paix à l'église et les faveurs impériales aux disciples de J.C. Il assiste en 325 au premier concile général de Nicée, interdit les gladiateurs et fait construire une église à Jérusalem.

    Trèves remplace Lyon comme capitale de la Gaule.

    En 358, les Francs saliens (propriétaires d'une "sala", propriété foncière) venant de Toxandrie (pays de Tournai) s’installent dans l’empire romain. L’empereur Julien reconnaît leur implantation entre la Meuse et l’Escaut et leur accorde le statut de " Fédérés ", alliés des romains.

    En 363, St Martin (316-397) soldat, originaire de Pannonie (la Hongrie actuelle) se fit baptiser à Amiens, où la tradition veut qu'il ait partagé son manteau avec un pauvre. Plus tard, évêque de Tours en 371, il fonde le monastère de Marmoutier, introduisant le monachisme en Gaule. L'évangélisation va se propager dans les campagnes de France, mais n'atteint pas encore nos régions. Saint Victrice, soldat converti, évêque de Rouen, évangélise toutes les régions du nord de l'empire romain. Le commerce, favorisé par les richesses du sol et l'industrieuse activité des habitants, s’accroît considérablement.

    L'empire romain est partagé en Empire romain d'occident (capitale Rome) et Empire romain d'orient (capitale Constantinople).
    Chassés par Attila et ses Huns, 100.000 Vandales (Germains orientaux) et 50.000 Burgondes (Germains occidentaux), Alains et Suèves, traversent, le 31 décembre 406, le Rhin gelé et envahissent les Gaules. Les Saxons et les Francs envahissent la Belgique. Ces barbares franchissent la Loire et poursuivent leur progression jusqu'en Espagne en 409-410. Dans un premier temps les Burgondes tentent de s'installer en Belgique mais sont repoussés et défaits à Worms par les Huns.

    Les Mérovingiens (428 - 511)

    En 428, Clodion le Chevelu, chef de la tribu, installé dans un premier temps à Tournai puis à Cambrai est considéré comme un général romain et sera le fondateur de la dynastie des Mérovingiens. C'est cependant Mérovée> qui, en lui succédant en 448, donna son nom à la dynastie. Ses troupes épaulèrent l'armée d'Aetius, chef des divisions romaines en Gaule, qui écrasa en 451 les Huns d'Attila aux Champs Catalauniques à proximité du Campus mauriacus dans la région de Troyes en Champagne. Vint ensuite en 458 Childéric 1er qui entretenait de bonnes relations avec les romains et dont la sépulture contenant un véritable trésor fut découverte non loin de Tournai en 1653 dans un cimetière mérovingien situé sur la rive droite de l'Escaut.

    Clovis, roi des francs, après avoir triomphé de Syagrius à Soissons en 486, choisit sa capitale (Paris). Il bat ensuite définitivement les Alamans à la bataille de Tolbiac dans le pays de la Moselle en 496, les Bretons (Armoriques) en 498 et les Burgondes à Dijon en 500. Il crée, après la défaite d'Alaric II (Wisigoth) à Vouillé près de Poitiers en 507, un état franc (France) dont la capitale est Paris. Il fut aidé dans sa tâche de regroupement par sa femme Clothilde , fille de Chilpéric, princesse burgonde et chrétienne, qui le décida à se faire baptiser par Saint Remy, archevêque de Reims, le jour de Noël en 506. Cet épisode permit au royaume franc d'être le seul pouvoir reconnu par la papauté en Gaule.

    Clovis sur les fonts baptismaux

    "Courbe la tête, fier sicambre,
    adore ce que tu as brûlé, brûle ce que tu as adoré"
    .

    De cet événement, l’élément chrétien entre en scène dans l’organisation de notre région en lui imprimant un nouvel ordre, une civilisation nouvelle qui influencera profondément notre histoire notamment par la création de nombreuses abbayes.
    Voici comment Sidonius (+480), poète de ce temps, décrivait les premiers français:

    "Ils ont la taille haute, la peau fort blanche, les yeux bleus; leur visage est entièrement rasé, excepté la lèvre supérieure où ils laissaient croître deux petites moustaches; leurs cheveux, coupés par derrière et longs par devant, sont d’un blond admirable. Leur habit est si court qu'il ne leur couvre point le genou; si serré, qu'il laisse voir toute la forme de leur corps. Ils portent une large ceinture où pend une épée lourde mais extrêmement tranchante. C'est de tous les peuples connus celui qui entend le mieux les mouvements et les évolutions militaires. Ils sont d'une adresse si singulière qu'ils frappent toujours où ils visent, d'une légèreté si prodigieuse qu'ils tombent sur leur ennemi aussitôt que le trait qu'ils ont lancé contre lui; enfin, d'une intrépidité si grande que rien ne les étonne: ils peuvent perdre le jour, jamais ils ne perdent courage."(Bibl. n°14)

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    Le vase de Soissons d'après ERASTE de M.Filassier(1785).

    Après la défaite de Syagrius en 486 à Soissons, comme on se disposait à partager le butin, Clovis aperçut dans les dépouilles un vase qui appartenait à l'église de Reims et que St Remy avait redemandé. Il va pour le prendre mais un soldat s'y oppose et s'écrie que la part du Roi doit être tirée au sort comme les autres. Clovis dissimule et rend le vase au saint évêque. Quelques mois plus tard, faisant la revue de ses troupes, il remarqua que les armes de ce soldat étaient mal en ordre: il les lui arrache, les jette par terre et, au moment où ce malheureux se baisse pour les ramasser, il lui fend la tête en lui disant:"Souviens-toi du vase de Soissons".
    Cette action inspira plus de respect que d'horreur.(Bibl. n°14)

    En s'appuyant sur l'église catholique, seul pouvoir encore valide après la décadence de Rome, Clovis consolide son autorité en Gaule par le Concile d'Orléans en 511.
    Ainsi, loin d’assister à la romanisation des germains, les Wallons, c’est-à-dire ceux qui parlaient le latin ou la " gualonica lingua " dont le nom était mal prononcé par les germains qui les appelaient " Wala ", germanisèrent les romains établis en Belgica. (Bibl. n°19)

    Après la fin de l’empire romain, l'église hérite de ses structures administratives et reste le seul corps constitué face aux invasions barbares. Après le décès de Clovis survenu à Paris le 27 novembre 511, ses quatre fils se partagèrent ses états:

    Ils s’entre-déchirèrent ensuite jusqu'à ce que Pépin le bref se fit sacrer roi avec l’accord du pape St Boniface à Soissons en 751.

    En 525 le moine Denis calcule, avec une erreur de 4 ans, la date de naissance de Jésus-Christ (l’année 1 = - 4 en réalité)

    Saint Vaast évangélise Arras et Cambrai, dont l'évêché qui contenait la Nervie commença en 499; Saint Eleuthère, successeur de Théodoric, convertit la ville de Tournai dont l'évêché créé en 480 contenait le territoire des Ménapiens.
    Morosus, voleur et brigand écumant la vallée de la Sambre est converti par Saint Aubert et, sous le nom de Landelin fonde au confluent de la Sambre et du ruisseau Laubabus qui lui donne son nom, l'abbaye de Lobbes, où lui succède Saint Ursmar, originaire de Noyons près d'Avesnes, avant d'être sacré évêque. De nombreux miracles accompagnèrent son action d'évangélisation de la Fagne et de la Thiérache.
    Saint Ghislain, d'origine grecque ou allemande se signale à Cousolre où il vient conseiller Walbert IV dans l'éducation de sa fille Waldetrude ou Waudru, avant de créer son propre monastère dans la forêt des environs de Mons.

    ..... En 600, on introduit l’usage des cloches dans les églises ....!

    Reprise du site internet "Belgique, un bout de frontière immuable" de M. Yvon Mahieu, cette carte illustre la répartition des archevêchés et évêchés aux Ve et VIe siècle. A cette époque, Bersillies-l'Abbaye faisait partie de l'évêché de Cambrai et du décannat de Maubeuge.

    Carte des évêchés au V et VIe siècle

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